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Critique

Emika mécano techno

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Electro. Totem de la scène berlinoise, la jeune Anglaise triture une musique industrielle qu’elle présentera demain soir à la Machine, à Paris.
publié le 12 janvier 2012 à 0h00
(mis à jour le 12 janvier 2012 à 11h16)

«Un jour, chez ma grand-mère, lorsque j'avais 11 ans, j'ai entendu China Girl de David Bowie. C'est là que, pour la première fois, j'ai réalisé que la musique venait du lecteur de cassettes, qu'elle n'apparaissait pas d'elle-même dans l'atmosphère… Depuis, je sais ce que je veux faire : non pas écrire des chansons, mais produire des sons qui agissent sur les gens.»

Ema Jolly, alias Emika, est un personnage comme on les aime, capable de saborder une interview par peur (ou par plaisir ?), autant que de partir dans des embardées lyriques qui, une fois le gras bazardé, disent beaucoup sur sa musique, à défaut d’éclairer ses pensées. Elle a ainsi très tôt donné une parfaite définition de ce qu’elle compose aujourd’hui et qu’elle a gravé dans un premier album sans nom, sorti fin 2011. Une collection de chansons matures qui fusionnent mélodies noir de jais et techno pour zones industrielles, et surtout une parfaite mise en son du cheminement artistique et géographique de la jeune Anglaise - 25 ans aujourd’hui - depuis cinq ans.

Utopie. En 2006, épuisée par une longue maladie, Emika est partie se changer les idées à Berlin en profitant d'un billet d'avion offert par sa banque. Bien lui en a pris, puisqu'elle décrit aujourd'hui cet heureux mouvement de dépit comme le point pivot de sa vie actuelle. «Berlin était la ville dont je rêvais adolescente. Elle m'a trouvée et invitée à rester.» Grandie à Milton Keynes, la plus étendue des villes nouv