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Libération

En souvenir d’Izzo

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Ami du musicien, l’auteur de polars lui a offert un beau texte juste avant sa mort, en 2000.
publié le 23 janvier 2012 à 0h00

En conclusion de son disque Il Valzer di un giorno, en 2000, Gianmaria Testa disait un bref et bouleversant poème de Jean-Claude Izzo, la Plage du prophète. Le chanteur et l'écrivain marseillais étaient liés par une solide amitié, interrompue par la mort prématurée d'Izzo, en 2000, à 54 ans.

«Un jour, le musicien David Lewis m'offre le roman de Jean-Claude Izzo, les Marins perdus, en me disant : "Tu vas avoir une surprise." Et quelle surprise : un personnage du livre écoute Montgolfières, mon premier disque ! J'en étais très fier. Nous avons mis du temps avant de nous rencontrer, mais quand ça c'est fait, nous avions le sentiment de nous connaître depuis toujours. Et ne nous sommes plus perdus.

«Notre amitié a été courte, Jean-Claude est mort en janvier 2000. Deux mois avant, il a séjourné deux jours chez moi, à Cuneo à l'occasion d'un festival littéraire qui l'avait invité. Lorsque j'ai passé un disque du chanteur napolitain Roberto Murolo, il s'est mis à pleurer : "C'est ça que chantait mon père", a-t-il dit.

«Dans ses livres, il y a d'autres références à mes chansons. En rigolant, je lui disais : "Si j'arrête de chanter, tu ne sauras plus quoi écrire. Alors offre-moi un texte." Le 7 janvier 2000, il m'a envoyé par fax la Plage du prophète. Il est mort le 26. C'est peut-être la dernière chose qu'il ait écrite. Je n'ai jamais osé mettre ses mots en musique. Au funérarium de Marseille, nous avons écouté les