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Libération
Critique

Frère Dominique A

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Rock. Pour ses 20 ans de carrière, le chanteur au lyrisme ténu conjugue rééditions, nouvel album à paraître en mars et concerts à l’esthétique soignée.
Dominique A, le 22 novembre 2007 à Bordeaux, en tournée après la sortie de «Sur nos forces motrices». (© PIERRE ANDRIEU (AFP))
publié le 23 janvier 2012 à 0h00

«Un potentiel imaginable, pour peu qu'il veuille seulement s'y mettre sérieusement», lisait-on dans ces mêmes colonnes le 10 février 1992. Formulé tel quel - façon bulletin scolaire assumé, l'article portant l'intitulé «Maître de classe ?» -, l'avis a été suivi d'effet, permettant de la sorte au novice de gravir les échelons, jusqu'à fêter, en ce début d'année (d'Ané, si l'on se fie à l'état civil, longtemps tu), ses deux décennies d'embrigadement, via albums exhumés, nouveauté et tournée.

Conviction. D'emblée, Dominique A, natif de Provins (Seine-et-Marne) primitivement localisé à Nantes (avant Cherbourg, Paris ou Bruxelles) nous a parlé. Son fricot post-new wave made in Loire-Atlantique - vibrato inhibé, petits synthés en bandoulière et «ustensiles divers» siglant le godelureau impavide - a fait tilt. Balise de détresse déclenchée avec plus de conviction que de certitude (lire ci-contre),la Fossette - et son brouillon à peine raturé, Un disque sourd - est devenu pour certains ce que l'on nomme usuellement un album culte, jalon d'une scène hexagonale en voie de réformation qui allait permettre à certains de ses initiateurs de s'inscrire dans la durée (Katerine, Miossec, Michel «Oui-Oui» Gondry). Et à Dominique A de garder cette primauté que lui conférait déjà la lettre. Majuscule.

Bourrasque. Vingt ans plus tard, Dominique A est donc là. Et nous avec. A célébrer posément la persistance d'un style,