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Libération
Critique

Gianmaria Testa, la voix ferrée

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Chanson . Sur scène à Paris, le Piémontais engagé poursuit son chemin entre jazz, littérature et politique.
publié le 23 janvier 2012 à 0h00

Reconnu en France dès son premier disque, Montgolfières, en 1995, Gianmaria Testa a dû attendre un bail pour que ses compatriotes l'adoptent. C'était avec Il Valzer di un giorno, et par un chemin de traverse : la distribution dans les kiosques à journaux. Ce qui ne pouvait que plaire à cet homme d'idées, passionné de jazz et de lettres, grand lecteur de presse et de poésie.

Planning. Vitamia est le septième disque en studio de Gianmaria Testa. Auparavant, en 2009, il y a eu Solo dal vivo, un live : «Nous l'avons enregistré à Rome alors qu'un maire issu du néofascisme venait d'être élu. L'inquiétude et le drame étaient palpables dans la salle, et cela imprègne l'atmosphère des chansons.» Son compagnonnage avec les écrivains, de Jean-Claude Izzo (lire ci-dessous) à Erri de Luca, est à l'origine de Vitamia : «J'avais convaincu Andrea Bajani d'adapter pour la scène son roman Très cordialement [traduit en 2005, éditions Panama]. J'ai créé le spectacle avec un acteur connu, Giuseppe Battiston, lui dans le rôle d'un homme de 50 ans qui a perdu son emploi, moi intercalant mes compositions dans son monologue.» Inspirée du roman, la chanson Saluti Cordiali, qui accumule les formules hypocrites des lettres de licenciement, est un chef-d'œuvre d'humour acide.

Le visage déshumanisé du monde du travail, Gianmaria Testa peut en parler. Jusqu'en 2007, il a exercé la profession de chef de