C’est le genre de success story dont l’Amérique raffole. Dan Auerbach (guitare-chant) et Patrick Carney (batterie), qui forment le duo The Black Keys, quasi inconnu il y a encore trois ans dans l’Hexagone, remplissent les Zénith de Lille (hier) et de Paris (ce soir), leurs deux dates hexagonales. Lundi, le rock-blues garage des deux Américains électrisait les 8 000 bipèdes tassés dans la Lotto Arena d’Anvers, première date d’une tournée européenne qui sera suivie d’une tournée nord-américaine. Lieu qui, en l’état, tient plus du parking que du garage.
Dortoir. La légende Black Keys, c'est d'abord l'histoire de deux gamins voisins d'un quartier d'Akron, Ohio - la ville du groupe caoutchouteux Devo et du cinéaste Jim Jarmusch. Ils deviennent amis et font de la musique ensemble à la sortie du collège. Mais pour que l'histoire soit belle, il faut qu'elle transpire l'effort, sente la sueur. Ça tombe bien, The Black Keys en ont bavé, depuis leurs débuts en 2001 : leurs deux premiers albums ont été enregistrés dans la cave de Patrick Carney. Et à leurs débuts, les compères ont mordu la poussière des Etats-Unis au volant d'un van qui leur servait aussi de dortoir. Voilà pour l'acharnement. Le travail maintenant : en dix ans, The Black Keys ont enregistré sept albums, dont le dernier, El Camino, est sorti en décembre. Un titre qui veut souligner le chemin parcouru par le duo depuis le manifeste The Big Come Up (2002).
Mais c'est en 2010 que le duo a cr