A Manhattan, Alan Gilbert est une méga-star, sa photo est suspendue à tous les feux rouges et placardée sur tous les abribus. Mais sa notoriété est encore montée d'un cran début janvier quand la presse mondiale s'est emparée du fait qu'il s'est brutalement arrêté de diriger la Neuvième de Mahler, à l'Avery Fisher Hall : en plein mouvement lent, un téléphone portable sonnait dans la salle, que son utilisateur, ne parvenait pas à éteindre. Le chef pose sa baguette, le public se met à crier, quand enfin le propriétaire du téléphone finit par couper la sonnerie, permettant au concert de reprendre.
Dès le lendemain, les bloggers de tout poil se déchaînent sur la Toile, réclament la tête du coupable, au point que le New York Times lance carrément une enquête. Le mystère est vite éclairci : l'homme abonné depuis vingt ans aux concerts du New York Philharmonic, venait de recevoir ce nouveau téléphone de son entreprise et l'avait bien éteint, ignorant qu'une alarme sonore était programmée. Ce qui explique que malgré les invectives de ses voisins, il n'ait pas réagi. Il a depuis fait acte de contrition auprès d'Alan Gilbert qui ne pouvait rêver meilleure publicité à la veille d'embarquer le New York Philharmonic en tournée européenne. Un orchestre prestigieux qui donna son concert inaugural en 1842 au Carnegie Hall, et y créa, en 1893, la Symphonie n°9, dite Du Nouveau Monde de Dvo?ák, avant de déménager à l'Avery Fisher Hall, au sein du Lincoln Center.
Une se