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«Je l’aime à mourir», une saga latina

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Hit . Transcendée par Shakira, la ballade traduite en 1979 par Cabrel était depuis longtemps un standard dans le monde hispanique.
publié le 30 janvier 2012 à 0h00

Quel est le point commun entre Shakira et Patrick Sébastien ? Tous deux ont repris Je l'aime à mourir, l'immarcescible ballade de Francis Cabrel. Non, pas en duo. L'amuseur de Brive en 1979 (un pastiche rebaptisé Je l'aime à courir), et la Libano-Colombienne en 2011 dans une version espagnol-français. Avec succès : au rythme de 10 000 téléchargements payants par semaine, le single est resté un mois en tête des ventes en France, selon le site Purecharts.com. Samedi, Shakira Isabel Mebarak Ripoll, 35 ans dans trois jours, recevait à Cannes un NRJ Music Award et le titre de chevalier des Arts et des Lettres, remis par le ministre de la Culture. L'idée d'une telle reprise a pu paraître novatrice aux oreilles tricolores. Pour le public hispanophone au contraire, à qui le nom de Cabrel n'évoque rien, c'est une des chansons les plus adaptées, rabâchées, voire galvaudées, des trente dernières années…

Gestuelle. Remontons en arrière, non pas jusqu'aux Gaulois (le nom du premier groupe de Francis Cabrel) mais presque. En 1979, le mousquetaire cathare d'Astaffort, dans le Lot-et-Garonne, enregistre La Quiero a Morir, texte en espagnol signé Luis Gómez-Escolar, parolier tout terrain outre-Pyrénées. L'album avec dix chansons traduites en castillan suit un an plus tard. Succès modéré, mais La Quiero a Morir devient un tube quand elle est reprise par le chanteur gitan Manzanita. A qui Raphael, star locale depuis les années 60, emboîte le