Juillet 2011 à Austin, ville rock. Craig Finn et son coach producteur, Mike McCarthy, sélectionnent 14 titres sur 23 apportés par le chanteur en maquettes guitare, et quatre musiciens ad hoc : Josh Block, Jesse Ebaugh, Ricky Ray Jackson, Billy White. Trois semaines après, onze titres en boîte.
Apollo Bay, blues rock d'ouverture, lézardé et tourmenté d'arrangements bruitistes, «déplacés» au diapason du thème directeur de l'album Clear Heart Full Eyes, est une des meilleures choses arrivées au rock cette saison (avec Panda, d'Ewert & The Two Dragons).
La plage 2, When No One's Watching, et la troisième, pressant le pas, confirment, compactes et fuselées, la bonne indication rock de l'affaire. Pas tout à fait lourd, trapu ; lié dans l'impulsion et la ligne, aux toms donnant de la rondeur au punch osseux et au rouillé vocal.
C'est de la production qui s'y entend, à la T. Bone Burnett. Du bon son bon ton comme on aime : No Future serait presque du Moon Martin, «Chuck Berry new-wave» oublié avec ses Shots From a Cold Nightmare millésimés 1978.
D'une autre inflexion, New Friend Jesus muse en hootenanny à banjo-fiddle de balloche - le Gran' Ole Opry n'est pas loin, avec ses yodels et autres hic-up.
Plus subtile en ambition, la composition Jackson approfondit l'impression de professionnalisme ; oui, le rock est un métier, Austin une manufacture.
Terrified Eyes revient au rock baladin, Western Pier