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Critique

Jesse Harper : Hendrix bis repetita

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Un disque exhumé de 1969 permet de redécouvrir ce Néo-Zélandais qui faillit concurrencer le gaucher de Seattle.
Jesse Harper, de son vrai nom Doug Jerebine, n'a repris sa carrière que récemment (photo non datée). (DR)
publié le 11 février 2012 à 0h00

Intact et inédit, voilà un moment musical du Londres de la fin des années 60 qui nous arrive dans des circonstances singulières. L'album, paru fin janvier (vinyle et MP3), a été enregistré en 1969 par un chanteur-guitariste inconnu au son parfois hendrixien. La chose n'avait jamais été commercialisée, sauf via une version pirate produite à Londres en 1994, remastérisée en 2002, et pressée à quelques milliers d'exemplaires sous le titre Guitar Absolution in the Shade of the Midnight Sun. Nom de l'artiste : Jesse Harper. Genre : Psychedelic Rock. Histoire : compliquée.

«Power trio». En fait, Jesse Harper s'appelait Doug Jerebine. C'était un guitariste néo-zélandais qui, après avoir tourné dans son pays avec divers groupes, avait décidé en 1968 d'aller respirer l'air vif de Londres. Il y débarque deux ans après Jimi Hendrix, avec dans les doigts des accords de blues et dans les amplis du gros son, comme l'autre.

Selon Keith Newman, historien du rock kiwi, le guitariste joue à gauche, à droite, y compris avec Jeff Beck, puis enregistre avec un batteur un album en formule «power trio», Jerebine tenant la guitare et ajoutant la basse en overdub. A l'écoute des bandes de celui qui s'est rebaptisé Jesse Harper, Atlantic Records est, paraît-il, à deux doigts de signer le petit nouveau, la firme américaine étant heureuse de dégoter un Hendrix bis, mais l'affaire capote en raison d'un intermédiaire véreux. Ensuite, c'est EMI qui se met sur les