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Libération

Kodo, le tambour dans la peau

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Théâtre . Le célèbre acteur japonais Tamasaburô Bandô présente à Paris sa première mise en scène, mêlant diverses disciplines traditionnelles.
publié le 15 février 2012 à 0h00

Vendredi, l'hôtel Bristol était en état de siège : déploiement policier rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris, gardes du corps, lunettes noires et talkies-walkies partout à l'intérieur… Le président congolais Denis Sassou-Nguesso avait fait du palace parisien son QG pour quelques jours de «visite privée».

Notre sujet du jour n'est pas chef d'Etat, mais, dans son pays, il en a la notoriété : Tamasaburô Bandô est l'onnagata en activité le plus célèbre du Japon. Le nom désigne, dans la tradition du théâtre kabuki, les acteurs qui jouent les rôles féminins, puisque ce genre n'est représenté, depuis deux cents ans, que par des hommes, comme le théâtre dans l'Angleterre de Shakespeare.

Tamasaburô Bandô est à Paris non pour jouer un classique, tel que la Jeune Fille héron, qui lui valut les éloges de Yukio Mishima, mais comme metteur en scène de Dadan («tambourinaires»), le dernier spectacle de Kodo, la troupe qui fait entendre le fracas du taïko (tambour japonais) dans le monde entier depuis 1981.

A 61 ans, Tamasaburô Bandô est un homme svelte et alerte, d'une sobre élégance en chemise blanche sans col, veste zippée de laine anthracite et pantalon noir bouffant. Dadan est sa première mise en scène, même s'il travaille depuis plus de dix ans avec Kodo. «Quand le groupe a fait appel à moi, confie-t-il, c'est d'abord son fonctionnement qui m'a attiré : ils vivent et travaillent sur une île, en communauté. Me retrouver parmi eux à