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portrait

Tout est dans ses cordes

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Vincent Segal. A l’Odéon, le très transversal violoncelliste joue au côté de Marianne Faithfull, qui lit les «Sonnets» de Shakespeare.
publié le 15 février 2012 à 0h00

Impossible de lui coller une étiquette, de tenter de l'enfermer dans un cadre tant ses approches artistiques, qui se déploient dans d'innombrables directions, lui font côtoyer le bottin mondial de la musique actuelle et au-delà. Discret et omniprésent, le violoncelliste Vincent Segal est l'un des plus inclassables musiciens de sa génération. L'improvisation chevillée au corps, qu'il s'associe, devant la foule d'un Bercy sold out, à M. (Matthieu Chedid), qu'il atomise une free-world en éclats avec son alter ego, le batteur Cyril Atef au sein de leur duo Bumcello, ou qu'il mimétise la tradition mandingue en conversation chambriste avec le joueur de kora malien Ballaké Sissoko. L'éclectisme est sa source, l'échange avec l'autre, son essence.

Instrumentiste mais aussi producteur et arrangeur, son nom se retrouve au côté d'une myriade d'artistes aussi différents que Sting, Elvis Costello, Keziah Jones, Susheela Raman, Dick Annegarn, Cesaria Evora, Georges Moustaki, Agnès Jaoui, Tryo, Jeanne Cherhal… De formation classique, Vincent Segal ne s'interdit aucun terrain, ses cordes dribblant entre les traditions - de l'Afrique au Brésil - et les genres -jazz, rock, reggae, dub, electro, pop expérimentale. Il travaille en ce moment à la production du futur album d'Oxmo Puccino. Il prête aussi volontiers ses talents aux BO de films. Et quand il cède aux sirènes de Hollywood, comme dernièrement pour les Marches du pouvoir de George Clooney, c'est pour mieux s'investir à t