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LE DISQUE

Soap & Skin, la chair de poule

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La pianiste autrichienne Anja Plaschg, 21 ans, sort un deuxième album folk d'une beauté glaçante. Et est en concert dimanche à Saint-Malo pour la collection hiver de la Route du rock.
Soap & Skin, alias Anja Plaschg. (DR)
publié le 16 février 2012 à 18h04
(mis à jour le 17 février 2012 à 18h36)

Du haut de ses 21 ans, Anja Plaschg, alias Soap & Skin (savon et peau, en français), en impose comme une vétérante. Pour être sincère, on est totalement bluffé à l'écoute de ses compositions tantôt tendues et glaçantes, tantôt d'une mélancolie abyssale dont on peine à se défaire tant leur intensité émotionnelle est puissante. Une sorte de dramaturgie musicale rarement croisée.

En 2009, l'Autrichienne avait livré un premier album, Lovetune for Vacuum, impressionnant de maîtrise musicale et d'autorité dans le chant. L'influence de ses auteurs tutélaires classiques – Schumann, Rachmaninov, Chopin – était manifeste dans ses compositions et son jeu de piano constellé de légères sonorités electro bidouillées sur ordi. C'est du reste ainsi qu'elle avait défendu – seule – ses chansons sur scène et avait emporté l'adhésion de ses auditeurs, bluffés par la maturité de leur pourtant très jeune locutrice.

Toutes ces qualités se retrouvent dans Narrow, le deuxième essai de la jolie germanique. Solennelle et lyrique, voire martiale, Anja Plaschg imprime son empreinte pesante dans ses compositions, à l'image de ce Vater, morceau inaugural chanté en allemand et qui s'adresse au père de l'auteure, décédé en juillet 2009. Interprétée au piano, cette chanson se dévoile tout d'abord sous un jour mélancolique puis prend une dimension dramatique, colérique et menaçante sur un mode symphonique (cordes). Une pure merveille de chant dramatique. Intense et tendu.

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