Plume aiguisée, chant léché, compositions variées, mélodies soignées… Avec la Chambre rouge, sa (déjà) quatrième livraison, la vivante Claire Lise frappe avec décontraction à la porte des grandes chanteuses françaises. Après deux disques autoproduits - C'est pas grave (2000), Je suis blonde (2003) - puis Champagne et tralala (2006), la jolie blonde de Haute-Savoie signe ici un très bel album de chansons aux accents gouailleurs, frondeurs, et, par bonheur, surtout déconneurs, ce que l'on mesure aisément en concert, comme mercredi au Zèbre de Belleville, à Paris, devant un petit comité conquis par l'humanité de la demoiselle.
Le multiréférencement vocal et musical est flagrant chez cette montagnarde née il y a trente-deux ans à Annemasse. Pour autant, cette auteure-compositrice-interprète affiche une singularité, une vivacité et une sincérité qui forgent ce qu’on nomme une personnalité. Et capture l’attention à la faveur d’une langue futée et libérée. Dans des textes où la narratrice se balade dans un univers drôle, coloré de réalisme et de poésie, Claire Lise chante la femme sous toutes ses coutures - obsessions, peurs, envies, douleurs, névroses - sans pathos, avec finesse et humour.
Mais ce qu'il y a de «remarquable» avec cette Chambre rouge, c'est que Claire Lise y évite la plupart des pièges inhérents à l'exercice exigeant qu'est la chanson dite «réaliste» - le maniérisme, la pose et, pire encore, la copie - au profit d'une écrit