The Shoes, c'est d'abord une belle paire de geeks. Aux allures de hipsters. D'un côté, Benjamin Lebeau, effet coiffé-décoiffé et barbe de quelques jours. De l'autre, Guillaume Brière, bouille toute ronde et bonnet enfoncé sur un crâne presque rasé. Clope au bec et Ray-Ban à large monture viennent compléter la panoplie. Une nuance, cependant, à la caricature du simple féru d'informatique et de jeux vidéos : «Nous sommes avant tout des geeks de studio, ça nous passionne.»
Virgules. Depuis toujours, les deux Rémois aiment à décortiquer les mécanismes des nouvelles musiques. «On empile, on met le maximum d'informations et ça devient franchement indigeste.» Avant de former The Shoes il y a quatre ans, incapables de se concentrer sur un style, Guillaume Brière et Benjamin Lebeau passent par le drum and bass, l'electronica, mais aussi la house et le glam rock. Aujourd'hui, à 33 ans, ils ont enfin déniché un son sur mesure avec Crack My Bones, leur premier album sorti début 2011. Lexxx, producteur et ami, a joué un rôle décisif : «On avait le défaut de partir dans tous les sens en utilisant le plus d'instruments possible, Lexxx nous a isolés dans une pièce avec le minimum vital : un synthé, un piano et des pédales de guitare. Il nous a interdit d'en sortir avant d'avoir pondu quelque chose de bien. Ça pique un peu au début, mais on le remercie franchement avec le recul.»
Dans leur inspiration so british, Lexxx décèle un fil