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Libération
Interview

Klub des Loosers, la déprime féconde

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La plume la plus cynique du rap français revient avec «La fin de l'espèce». Un regard dépressif sur le désir d'enfants, les envies de suicide...
(DR.)
publié le 12 mars 2012 à 10h55

Les amateurs de pop guillerette peuvent passer leur chemin. Huit ans après Vive la vie, ses métaphores trash et son cynisme glacial, Klub des Loosers ouvre à nouveau ses portes pour annoncer La fin de l'espèce, un album aux productions soignées et aux instrus entêtantes, sorti le 5 mars. L'occasion de rencontrer la plume la plus célinienne du rap français Fuzati, compositeur, producteur et auteur de textes où suinte le mal-être et la misanthropie. Masqué en interview comme en concert, le rappeur trentenaire revient sur cet album où il dissèque à grands coups de punchlines angoissantes le monde du travail («Ici, c'est la pression tout le temps, concours de bite permanent/On devrait tous bosser à poil, ça nous ferait gagner du temps»); l'enfantement («La pire espèce se perpétue/Comment leur dire à tous ces gens: vos gosses sont superflus»), et la question de la vie après la mort («Si on va tous au ciel, c'est normal qu'il fasse moche»).

Pourquoi autant de temps (huit ans) pour ce nouvel album ?

Entre les disques, il y a eu deux projets avec le Klub des 7 (un collectif qui rassemble des membres de Klub des Loosers, des Svinkels, et d'ATK, NDLR): j'ai fait toutes les productions, j'intervenais en tant que rappeur, je manageais le projet, ça m'a pris énormément de temps. De toute façon, je voyais cet album comme une évolution: après avoir abordé l'enfance et l'adolescence dans Vive la vie, le personnage de Fuzat