L’événement passe quasiment inaperçu : Carlos Nuñez et Dan Ar Braz, deux grands noms de la musique celte, sont en tournée mais, en l’absence de nouveau CD (même si tous deux viennent de publier d’excellentes anthologies) et sans halte parisienne, ce périple qui entame sa deuxième semaine est largement ignoré. Pourtant, ces retrouvailles entre Galice et Bretagne représentent un moment important.
Mosaïque. Carlos Nuñez a découvert la Bretagne à 13 ans : petit virtuose de la gaita, la cornemuse de sa région, il se retrouve en soliste avec l'orchestre symphonique du Festival interceltique. «Débarquer à Lorient a été un choc énorme, raconte Carlos Nuñez aujourd'hui. J'arrivaisde Galice, où apprendre la gaita relevait d'une démarche militante et très minoritaire, et me voilà parmi des milliers de musiciens, de spectateurs passionnés. C'était une utopie, un monde rêvé où toutes ces cultures cousines - et dont j'ignorais l'existence - se retrouvaient réunies.»
Depuis 1985, Carlos Nuñez est revenu dans le Morbihan presque chaque année. La Bretagne, insiste le musicien, est la mère de l’interceltisme, la première région à organiser la rencontre entre les différentes composantes de cette mosaïque culturelle.
Dix ans plus tard, il est appelé à participer à l'Héritage des Celtes, ambitieux projet du guitariste Dan Ar Braz, sorte de festival interceltique itinérant qui va croître jusqu'à remplir, à deux reprises (en 2002 et 2003), le Stade de Fran