Un tantinet pervers mais plutôt clairvoyant, Serge Gainsbourg faisait chanter, en 1965, à une toute jeune France Gall, ces mots acidulés et cruels: «Chante, danse Baby pop/Comme si demain Baby pop/Ne devait jamais Baby pop/Jamais revenir (…) Un jour ou l'autre c'est obligé/ Tu seras une pauvre gosse/Seule et abandonnée.»
Si la petite blonde alors nattée a connu par la suite une carrière flamboyante, le génial musicien pointait du doigt le difficile passage à l’âge adulte des lolitas de la musique. Cinquante ans après, la question est toujours d’actualité, avec, pourtant, une nouveauté.
Pour marquer la fin de leur adolescence passée sur les plateaux des hit-parades et des émissions de divertissement du samedi soir, les ex-jeunes chanteuses d'aujourd'hui (Alizée, Jenifer, élodie Frégé, Lorie ou encore Nolwenn Leroy) délaissent leur étiquette «mainstream» pour s'acoquiner avec des producteurs et auteurs indés et branchés. Le résultat? Des albums, parfois aboutis ou novateurs, parfois ratés, qui rencontrent à peine un succès d'estime et se soldent par des échecs (relatifs) dans les bacs.
L’heure des choix des poupées de son
Mais qui sont ces chanteuses? Des filles tombées dans la marmite de la soupe musicale quand elles étaient petites, enchaînant les castings et les télé-crochets, entourées par des parents qui remplissent souvent tous les rôles, dont celui de manager. D'emblée, on les considère comme des singes savants, destinés à appâter un public à la fois adolescent et adulte. «Elles sont dan