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Libération
Interview

Raphael enlève les gants

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Le chanteur rock délicat s’adonne à la boxe. Un amour récent dont il parle à «Next», ainsi que de violence, de voltige aérienne, d’écriture, et du fait d’être un homme.
(Alistair Taylor-Young)
par BAYON
publié le 30 mars 2012 à 16h25
(mis à jour le 16 avril 2012 à 17h11)

Pneumatique, embué, somnambule aux airs monastiques sous la capuche, un Indian runner de l'aube passe la colline. Un jour comme les autres, s'il en est, dans la vie d'un Raphael. Où vont les femmes quand elles nous quittent ? Et les chanteurs hors disques ? Un jour on portait un verre de vin à celui-là sur le seuil d'un concert, et sourire bleu aux lèvres, repoussant le cordial, il lâchait : «Je vais laisser la peur faire son office…» Bien, cela.

Ainsi de l’inspiration gymnique anonyme, suivant les rampes d’escalier parisiennes gravies ou dévalées, de l’athlète baladin à l’œuvre, guettant le passage des caravane ou locomotive. Quand Paris rêve, le chanteur songe éveillé, entre foulée et couplet, travaillant apesanteur et tempo, vision et visée, la colonne d’air, la frappe, l’allure, l’allonge, la ligne.

Hors-champ, le chanteur s'exerce d'ailleurs au dessin, redevenu élève aux beaux-arts entre deux expos d'art contemporain. Il potasse aussi, libre de tournée ou tournage, le déplacement (Camargue, Bretagne, Cap d'Agde), en compagnie choisie (Mélanie Thierry la compagne, Roman le fils de 3 ans et demi, Emmanuelle Seigner l'amie ou Jacques Audiard, Samuel Benchetrit, Christophe, Dick Annegarn…) ; cultivant moto, alcool, lecture – de Mats Wägeus (Scène de chasse en blanc) ou de Buddy Giovinazzo (Life Is Hot in Cracktown).

Surtout, plus singulièrement, depuis un an le chanteur populaire délicat boxe. Serait-ce qu'il n'est pas si délicat ? Ou que la boxe l'e