Le rendez-vous est fixé dans un café rétro bohème du Xe arrondissement de Paris, une adresse tendance du quartier où vit la chanteuse. Sophia Charaï attire le regard avec sa tenue aux couleurs franches et révèle une forte personnalité qui va de pair avec son énergie créatrice. Touche-à-tout, encouragée par son père à suivre des études d'architecture, intéressée par la photographie puis le design, elle s'oriente vers la chanson avec un premier disque, Mouja, sorti en 2004.
Habituée des clubs de jazz parisiens, l'artiste se distingue vite «en mélangeant et malaxant» le flamenco, la bossa-nova, la musique cap-verdienne et brésilienne, plus quelques passerelles avec les rythmes indiens et balkaniques.
Rétive au cloisonnement, Sophia Charaï observe : «On dit parfois que je suis une chanteuse jazz aventurée dans les musiques du monde» ; au final, ses airs suaves et festifs se révèlent à l'image de la femme, mélangés d'influences colorées et chaleureuses. Voyageuse née au Maroc, elle débarque en France à presque 20 ans.
«Darija». Son parcours se situe à la croisée des chemins, elle se découvre à Paris un goût pour la scène et garde de son pays natal l'usage de la langue. «Je ne chante pas en arabe, qui est plus une langue littéraire et classique au Maroc, mais en darija, la langue parlée, précise-t-elle. Ce n'est pas un choix facile, mais il est pleinement assumé : mes chansons invitent à regarder avec curiosité les a