Après trois années de récession, comment se porte la scène rock islandaise ? Depuis quelques mois, les signaux d'une reprise économique sont là, la croissance est de retour sur l'île (+ 3%, contre -9% en 2009), mais la population n'en voit pas encore les effets. «La crise est toujours dans nos têtes, souligne Grimur Atlason, directeur du festival Iceland Airwaves qui se tient chaque automne à Reykjavík depuis 1999, attirant des festivaliers du monde entier. Mais avec le recul, on se dit que ce n'est peut-être pas plus mal que tout ait explosé. Cela a permis de remettre les choses à plat.» Personne ici n'a oublié cette semaine d'octobre 2008 qui a vu la monnaie nationale, la couronne islandaise, s'effondrer du jour au lendemain. Jusqu'à ce coup d'arrêt brutal, les personnalités portées aux nues dans les médias locaux étaient moins Björk et Sigur Rós que les banquiers mégalomaniaques, capables de s'offrir en concerts privés pour leurs anniversaires Elton John ou 50 Cent. «Bien sûr, trois ans plus tard, nous sommes toujours prisonniers de notre devise et sa faiblesse profite à ceux qui font de l'export, poursuit Grimur Atlason. Mais, finalement, pour la culture, le krach boursier a été un mal pour un bien.»
«Prometteurs». Un sentiment partagé par Ari Allansson, l'organisateur du festival Air d'Islande qui se déroule en ce moment à Paris : «Je crois que cette crise a finalement donné beaucoup d'énergie à la scène rock. C'es