Evoquer le nom de Kim Fowley en 2012 déclenche une question récurrente : «Il est encore vivant, ce type ?» On a testé, ça marche à chaque fois ou presque. Non pas que le musicien américain ait atteint un âge délirant (il a 72 ans au dernier pointage officiel), mais plutôt parce qu’il a derrière lui une carrière à peine croyable et porte sur son corps les stigmates d’une vie bien remplie, en substances et en miracles médicaux.
C'est pourtant un homme débordant d'énergie qui décroche le téléphone depuis Los Angeles, pour parler de ses concerts à venir en France en compagnie de sa nouvelle muse sado-maso, Snow Mercy. La tournée - sa première en Europe depuis 2003 - débutera jeudi à l'occasion du toujours impeccable festival Sonic Protest, qui se fait depuis huit ans une spécialité des musiques en marge et autres performances multimédia (lire ci-contre).
Outrance. Kim Fowley sort tout juste d'une nouvelle opération chirurgicale, destinée à contenir un cancer de la vessie qui lui pourrit la vie depuis quelque temps, et il trouve ça «excitant». Après tout, il est déjà revenu «d'un cancer de la prostate et de la peau», de «neuf pneumonies» et de deux crises de polio. A chaque fois, il a mis en scène sa maladie, dans des chansons ou des vidéos. «La mort est mon projet à long terme, commente-t-il. J'irai alors bosser dans le restaurant de plage tenu par Satan. Je l'aiderai à organiser des concerts avec John Lennon, Jim Morrison e