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Libération
Portrait

Pas que BO

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En concert ce week-end à Paris, cet Italien était une figure de la musique contemporaine avant de composer pour «Intouchables».
publié le 11 avril 2012 à 19h36

La brise déplace une partition posée sur le piano, la pétarade d'une moto couvre un instant les voix, la fenêtre est grande ouverte et la lumière du début du printemps réchauffe le gris des façades, cette couleur qui caractérise Milan. «Scusi per il casino» («excusez le foutoir») dit d'entrée Ludovico Einaudi, le chat argenté filant entre nos jambes. Le casino est raisonnable dans cet appartement qui, pour être vaste, n'a rien de cossu : des livres un peu partout, un balafon dans un coin et, dans le salon, les jouets de Lara, 16 mois. La conversation s'engage, accompagnée par le cliquetis de la photographe. «Vous savez que j'ai hésité entre la photo et la musique ? A 17 ans, j'ai été l'assistant d'un grand photographe milanais, Ugo Mulas, avec qui j'ai appris le travail de labo, le développement, le tirage.» Voilà une piste intéressante : le compositeur de la bande originale d'Intouchables est aussi un homme d'images.

Eric Toledano et Olivier Nakache, les réalisateurs du film aux plus de 30 millions d'entrées dans le monde (pour le moment), sont tombés sur lui par hasard : «Grâce à la fonction Genius d'iTunes, explique Toledano. Nous écoutions Michael Nyman [compositeur attitré de Peter Greenaway, ndlr] et l'ordinateur nous a proposés dans une playlist Divenire, de Ludovico Einaudi. On a tout de suite flashé.» Mais que fait un compositeur de musique sérieuse, disciple de Luciano Berio, le grand nom (avec