La critique rock est datée ; on en sait quelque chose. Et donne de piètres livres. Sauf deux-trois cas amis. Voilà une exception de saison. D'une rédaction exempte des tics inhérents à certaine convention inflammatoire du genre, l'auteur hors sérail, pour son bonheur et un peu le nôtre, aborde le sujet en amateur choisi : mi-touriste bon client («Comment peut-on être Persan à Greenwood, Mississippi ?»), mi-critique d'art.
En rapprochement quantique, le binôme BB King-Elvis ouvre ainsi un passage esthétique entre les fausses grottes de Lascaux et le taudis Presley reconstitué dans son jus white trash à Tupelo, où naquit le King jumeau orphelin, génie dégénéré du rock, un 8 janvier 1935 à 4 h 35.
Employé au Louvre (lire ci-contre) l'auteur Stéphane Malfettes, anonyme ayant tâté d'Art Press ou de tels hors-série Inrocks, a eu l'idée typiquement muséographique, et non moins fixe, d'une histoire du rock américain à travers ses musées patrimoniaux ou approchants. Dont il rapporte ce catalogue raisonné paradoxal d'un art populaire enflammé des débuts du siècle dernier (sur les brisées du génocide bison et indien puis du martyrologe esclave fondateurs) aujourd'hui muséifié - autant dire éteint.
Psychopompe. Malfettes conclut coquettement ce projet maniaco-obsessionnel morbide, en léger hors sujet, sur le Rire de Rembrandt. S urpris au coin du musée Toledo de l'Ohio, page 231, compacte comme toutes celles