Disiz ex La Peste n'a pas résisté longtemps à une vie sans punchline, sans clashs, sans rap. Il aura tenu trois ans. Et pour annoncer la sortie de son album Extra Lucide, en septembre 2012, il a pondu un EP de 7 titres. Rien que ça. Simplement intitulé Lucide comme pour présumer de la qualité de l'album à venir.
Disiz l’éclectique joue avec les genres. Il pose son flow sur un instrumental classique. Le type de son qu’on entendait dans les années 90, quand des rappeurs aussi vindicatifs que ceux du Ministère AMER existaient encore. Puis il rappe sur des ambiances plus rock. Se balade sur des guitares lancinantes, mêle quelques traces de crunk et de reggae avec les rythmiques… Disiz ne s’interdit rien.
S'il dénonce la faiblesse du rap français actuel avec justesse – «Les MC's deviennent riches avec des rimes pauvres» – lui-même manque parfois d'originalité. Les instrumentaux ne sont pas tous à la hauteur de la plume de Sérigne M'Baye. On se retrouve vite noyé dans l'egotrip de Disiz qui s'érige en prophète, vestige à lui seul de l'âge d'or du rap et perdu au milieu d'un système déglingué. «On vit une putain d'époque, il est temp d'être lucide.» Le rap n'attendrait que son retour. Certes, il est revenu. Vengeur, lucide, nerveux, acide. Amer peut-être. Il raconte sa haine, son addiction au rap, sa vie, les producteurs formatés: «Ils m