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Libération
Critique

Guizmo, ivresse et culture clash

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A 21 ans, le rappeur sort son deuxième album, «La Banquise». Un opus hanté par le rap des années 90 et son addiction à l'alcool.
Guizmo (Esther DEGBE)
par Esther DEGBE
publié le 25 avril 2012 à 16h03

Des filles, des embrouilles et beaucoup d'alcool. Tous les ingrédients d'un films de gangsters sont réunis dans La Banquise, le deuxième album de Guizmo. Entre egotrip, naiveté et rage, La Banquise affirme le talent d'écriture du rappeur de Villeneuve-la-Garenne. L'album comprend son lot de punchlines méchamment aiguisées. Guizmo clashe à tour de bras sans se soucier des conséquences. «J'ai décroché une signature, alleluia. T'as les boules, vas t'inscrire au bowling ou cherche un boulot parce que franchement t'es pourri.»

Rap retro

Mais Guizmo la joue à l'ancienne. Il aime être agressif et vulgaire. Son style rappelle parfois l'époque ou Doc Gynéco chantait Passement de jambes. C'était en 1996. Guizmo avait 5 ans. C'est pourtant de cette époque qu'il se revendique, lorsque nous l'avons interrogé la semaine dernière : «On est en 2012 mais quand je suis devant ma feuille, on est en 92, 93, 95. Je pense qu'elle est là, ma force.» Ce côté retour aux 90's apparaît aussi bien dans les instrumentaux de la première partie de l'album que sur le morceau T'es juste ma pote – version moderne de Celui qui vient chez toi, un autre morceau du Doc.
Arrogant, provocateur, vulgaire, il affirme sa prétendue suprématie dès le début de l'album : «J'suis l'meilleur (...) un album tous les six mois», comme il l'avait déjà annoncé lors d'un freest