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Libération
Récit

Roots Manuva fait danser la Cigale

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Le rappeur britannique et ses musiciens ont littéralement fait trembler le sol de la salle parisienne, mardi 24 avril.
Roots Manuva et le guitariste Hash Basey. (Esther DEGBE)
par Esther DEGBE
publié le 25 avril 2012 à 14h37

Il entre sur scène l’air de rien, avec nonchalance, les lunettes noires visées sur le visage. Il ignore presque la foule impatiente. Certains sont déjà au bord de l’hystérie et hurlent le peu d’anglais qu’ils connaissent pour l’inciter à commencer. Vite. Roots Manuva s’exécute. Sans forcer. Les six musiciens qui l’accompagnent sur scène feront le reste. Il est venu avec le Banana Klan : un DJ, une claviériste, un batteur, une paire de congas, deux MC’s issus de l’univers Sound System et un guitariste. Drôle de formation pour un rappeur. Roots Manuva fusionne rap à l’américaine, dub, dancehall, ragga et grunge. Un vrai melting pot.

Plus une façon de faire de la musique qu'un concept, le Banana Klan, aka le BK, ne présente aucune identité visuelle commune. Il est comme le public qui se serre dans la fosse de la Cigale ce mardi 24 avril. Au premier rang, hochements de tête blasés ou hallucinés, bras levés en l'air et sourires béats se croisent indifféremment au son de Here we go Again. Une fumée blanche épaisse et à l'odeur étrange mêle looks de hipopeurs en jeans larges, jeunes branchés aux allures de Justin Bieber et de Scarlett Johansson, hippies déguisés en Marie-Chantale et no-look assumés.

Danse solitaire

Roots Manuva esquisse quelques pas de danse comme s'il était seul sur scène. Il rappe peu et accompagne de temps à autre les deux MC et la choriste/claviériste censés l'accompagner. Mais ça n'a aucune incidence puisqu'ils sont venus écouter le groove du Banana Klan. La températur