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Libération
L'ALBUM

De San Francisco à Berlin, sobre Lazer

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Techno . Lazer Sword, partagé entre les Etats-Unis et l’Allemagne, offre avec «Memory» un disque apaisé.
Antaeus Roy, dit Lando Kal, et Bryan Rutledge, alias Low Limit. (DR)
publié le 3 mai 2012 à 20h16
(mis à jour le 4 mai 2012 à 13h21)

Düsseldorf, Detroit, Chicago, Paris, Berlin, Londres, Luanda : l'histoire des musiques électroniques est une géographie de grandes villes, de nœuds humains et de lignes tracées au bitume. C'est cette réalité que conte à nouveau Memory, le deuxième album de Lazer Sword, qui honore son titre en actualisant des recettes digitales de trente ans d'âge.

C'est d'autant plus un choc esthétique de la part du duo américain qu'il était jusqu'ici replié sous la ligne de flottaison médiatique malgré un bon et nerveux premier disque en 2010. A l'époque, Bryant Rutledge (alias Low Limit) et Antaeus Roy (Lando Kal) travaillaient ensemble, depuis San Francisco, à construire un son encore adolescent qui associait - déjà avec une certaine froidure - la sexualité latente du hip-hop californien aux explosions hachées et compressées de la mouvance glitch alors en pleine bourre dans leur coin.

C'était parfois très malin, à d'autres moments aussi finaud qu'un live de Justice. Mais Lazer Sword proposait une musique trop dispersée pour qu'on s'y attache vraiment. Depuis, Lando Kal est parti pour New York, puis Berlin, et Lazer Sword a tout repris à zéro. «Une des meilleures décisions que j'ai prise depuis bien longtemps», avouait celui-ci la semaine dernière. Et on ne peut que le suivre, tant Memory élève le niveau. Exit l'ambiance fluo qui rebondit sur les styles à la mode : Lazer Sword fait désormais dans la techno à tête reposée, courageuse sans être abolitionnist