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Libération
Critique

Actress à la messe

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Electro. Avec «R.I.P.», l’Anglais livre sa vision du jardin d’Eden, en 14 tableaux transportés.
Actress, aka Darren Cunningham (DR)
publié le 6 mai 2012 à 19h56

Un déluge sonore et une genèse artistique : R.I.P.,le troisième album d'Actress, alias Darren Cunningham, est de ceux qu'on aimerait voir rester dans les mémoires une fois le travail du temps accompli. Il faudra en tout cas pas mal d'exégèses pour lire ses 14 titres portés par un sous-texte biblique et un questionnement d'époque sur la force évocatrice de la matière sonore, d'une rare épaisseur dans le monde de l'électronique instrumentale.

Depuis ses débuts fin 2008 avec Hazyville, ce Britannique de 32 ans s'était déjà sensiblement démarqué de ses pairs pourvoyeurs de dancefloors. Si la musique d'Actress prend racines dans les clubs nocturnes et affirme la nécessité d'aller s'y noyer, aussi bien dans la techno primaire que dans sa mutation minimale ou la house, Cunningham en rend une vision indépendante. Pas de gimmick frontal au programme, ni de montée pop-corn pour faire crier la foule les bras en l'air. Actress demande à ses auditeurs d'assimiler son langage pour saisir son discours.

Et dire qu'avant cela, il a été footballeur… en Premier League britannique. Grandi à Wolverhampton, dans la banlieue de Birmingham, Darren Cunningham joue quelques saisons comme professionnel avant de se casser un genou à 19 ans. «J'ai dû arrêter, racontait-il la semaine dernière. Heureusement, j'étais jeune et j'ai eu le temps de rejoindre l'université pour étudier le son et me mettre à collecter, pièce par pièce, de quoi monter un petit studio et commencer à ex