Chercher des disques électroniques ouvertement religieux est une fausse piste. Ils sont rarissimes. On peut citer l'Américain Todd Edwards, qui joue une belle house croyante depuis le début des années 1990 et paraît dans Discovery de Daft Punk. Il faut plutôt inverser la question et chercher la religion au cœur même du mouvement électronique depuis les années 1970. Là, dans la frénésie disco (conclue en autodafé digne de l'Inquisition en 1979, lors d'un rassemblement d'opposants fanatiques), dans les espoirs hédonistes de la house et dans les croyances cosmiques de la techno, est né ce que de nombreux textes ont documenté comme une croyance.
Betteraves. «Les fêtes dance ont repris le rôle qu'ont eu un temps les religions organisées pour nous élever sur le plan sacramentel et supramental», pose Ray Castle, gourou de la trance goa en Inde à la fin des années 80, dans Rave Culture and Religion, ouvrage compilé par le sociologue australien Graham St John.
Ce dernier y dresse le profil des différentes sectes électroniques du genre. Après la première vague originelle, l’étape majeure est la naissance des mouvements acid house et rave à la fin des années 1980 à Londres, qui ont créé une communauté unie par quelques piliers : la nuit, la fête, la drogue, et cette musique si particulière dont les battements réguliers ressemblent à ceux d’un cœur humain. Les danseurs trouvaient dans la rave un oubli et un soutien sans faille à leurs maux.
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