C'est un fossé d'incompréhension qui semblait séparer lundi Orelsan de l'association Ni putes ni soumises, et même du tribunal correctionnel de Paris qui jugeait le rappeur pour «provocation au crime». En cause: le morceau Sale pute.
«Je ne pense pas que les gens soient suffisamment bêtes pour réitérer ce qui est dit dans une chanson, ou alors c'est qu'ils sont dangereux dès le départ», a expliqué Aurélien Cotentin, le chanteur de 29 ans, pour qui le titre Sale Pute, qu'il a écrit en 2006 puis diffusé sur internet en 2009, ne contient «aucune provocation, aucune incitation» à agresser les femmes.
Ni putes ni soumises (NPNS), qui lutte contre la violence et le machisme, a pourtant engagé des poursuites contre Aurélien Cotentin pour provocation au crime. Le clip a été diffusé à l'audience: on y voit un jeune homme qui se saoule, chez lui ou sur la plage, après avoir découvert que sa copine le trompe. Entre colère et amertume, il la menace, en termes très crus, de toute une série de sévices comme de l'«avorter à l'opinel». Accablé, le garçon oscille entre des «Je t'aimais» et des propos très violents.
«J'ai fait cette chanson comme j'aurais pu faire n'importe quelle autre chanson», a expliqué le rappeur, «afin de faire passer une émotion, de montrer comment un être humain, quand il est jaloux, peut devenir une espèce de monstre».
«Pour nous cette chanson est vraiment un appel à la haine», a protesté l