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Libération
portrait

Charlie Winston, clochard si leste

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Fils d’un duo de musiciens folk, ce chanteur anglais a fait un triomphe avec «Like a Hobo». Il vagabonde depuis en Europe.
Charlin Winston. (© Pascal Bastien)
publié le 10 mai 2012 à 19h06
(mis à jour le 14 mai 2012 à 10h49)

Il est des énigmes explosives, sempiternelles. Dont une qui nous chiffonne depuis belle lurette : «Mais où est Charlie ?» Une flopée de chercheurs, armée d'une Google Street View ultrapuissante, ne serait pas même capable d'identifier le personnage dans son décor de bric et de broc. Lorsqu'il est d'appellation Winston, Charlie enterre ses légendaires rayures rouges et blanches. Et le béret détrône le bonnet à pompon. Lorsqu'il est labellisé «chanteur à succès», Charlie opte pour une vie Like a Hobo, plus familier de la prose de Jack Kerouac que des livres-jeux de Martin Handford. «Tel un vagabond» donc, à l'image de son tube et premier album sorti en 2009, il demeure sans domicile fixe. Au rythme délirant d'une tournée folâtre, il virevolte d'hôtel en palace, de village en métropole. Après un passage par Berlin et Ramonville-Saint-Agne, il croise Libération à Strasbourg avant de presser le pas vers Varsovie, New York, Saint-Etienne. Son chez-lui tient dans une simple valise qu'il pourrait porter sur son dos, comme la coquille d'un escargot.

Brutalement, l'artiste catapulte en chemin un échantillon de complexe œdipien : «Il m'a fallu tuer le hobo.» Tomber le masque, détruire le costume de scène. «Je me suis tellement identifié à ce personnage que j'ai eu l'impression de devenir un animal en cage.» Un brin plus punk aujourd'hui - l'intégralité de ses chemises étant trouées pour y laisser se faufiler des cravates bariolées -,