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Libération

Mouse on Mars passe à la frappe

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Le duo vétéran allemand, bientôt vingt ans de carrière derrière lui, a fait un retour scénique fracassant vendredi soir aux Nuits sonores.
Jan St. Werner et Andi Toma forment Mouse on Mars depuis 1993. (Photo DR.)
publié le 19 mai 2012 à 15h21

Les années passant, Mouse on Mars fait tellement partie du paysage de l'électronique brusquée qu'on a fini par négliger leur grandeur. Jan St. Werner et Andi Toma sont venus le rappeler en beauté en février avec un nouvel album brillant, Parastrophics, disque apaisé, dansant et stimulant, qui prolonge leurs recherches rythmiques vers le hip-hop. Dans son premier album depuis 2006, Mouse on Mars montrait qu'il est tout sauf une force endormie. Au contraire, le duo invente, se réinvente, prend des risques dingues pour – c'est son créneau depuis ses débuts remarqués – ne jamais faire danser bêtement.

Vendredi soir, dans une belle cour épuisée de l’Hôtel Dieu, un ancien hôpital fermé depuis deux ans que les Nuits sonores squattent furtivement, Mouse on Mars montait sur scène pour donner forme à ces nouveaux morceaux alambiqués. Comme ils en ont pris l’habitude depuis le milieu des années 2000, les deux têtes pensantes de Mouse on Mars ont construit leur live autour de Jean-Dominique « Dodo » Nkishi, un batteur de Düsseldorf nourri au reggae, au dub et au free jazz, qui leur offre une colonne vertébrale implacable et des éclats de voix qui surgissent davantage comme des sonorités abstraites que comme un appui mélodique.

Installé au centre de la scène bardée de câbles, entouré à sa droite par la tignasse bouclée d’Andi Toma et à sa gauche par Jan St. Werner, raideur de beau gosse en chemise, Dodo Nkishi éructe, frappe, démultiplie ses mouvements en microsamples et transform