C’est fini. Ce dimanche soir à 20h, l’Hôtel Dieu se refermera sur les derniers beats des Nuits sonores et replongera dans le silence de pierre qui est le sien depuis la fin de l’année 2010. Le festival de musiques électroniques n’aura été qu’une joyeuse parenthèse, s’attribuant le temps d’une petite semaine l’honneur de dire adieu à ce bâtiment historique situé en plein cœur de Lyon, à deux pas de la place Bellecour, qui doit être totalement transformé pour accueillir un hôtel de luxe, des cafés, restaurants et commerces.
«Beaucoup de Lyonnais sont nés là et ont donc un attachement particulier à ce lieu», nous expliquait il y a deux jours Vincent Carry, le directeur des Nuits sonores, qui a convaincu la mairie de laisser les fêtards électroniques mener la dernière danse. Deux scènes et des bars y avaient été installés, dans la cour d'honneur qui servait auparavant de sas d'accueil aux visiteurs, mais aussi dans deux autres cours depuis longtemps interdites au public, qui ne servaient qu'à l'entrée des ambulances ou à la circulation des médecins. Les Lyonnais ont donc pu voir de l'intérieur ces hauts murs épuisés qu'ils n'ont longtemps fait que longer, côté quai ou côté rue.
«On n'a eu le droit d'exploiter que les surfaces extérieures, tout le reste est classé comme monument historique et il n'était pas question d'y planter ne serait-ce qu'un clou», commente Lionel Boulay en nous ouvrant une porte dérobée à quelques mètres des danseurs perdus dans la musique.