On a vu les affiches, pas forcément engageantes: un opéra de Monteverdi en version «pop». De quoi faire fuir tout à la fois les amateurs de classique et les blousons noirs. Le casting est improbable au possible, avec Marc Almond, Carl Barât, Benjamin Biolay et une vraie soprano, Valérie Gabail. Mais intrigant.
En deux heures (dont vingt minutes d'entracte), Pop'pea est un divertissement agréable, plus profond qu'il n'y paraît grâce aux clowneries tristes du plasticien Pierrick Sorin et au malaise d'un Carl Barât (ex-Libertines) en Néron barré sur scène.
C'est jusqu'au 7 juin et les renseignements sont sur le blog du Châtelet.
Monteverdi en rock, est-ce bien raisonnable?
Transposer la musique classique en pop ne la rend pas forcément plus jolie mais Monteverdi (1642) revu par Michael Torke, ça marche du feu de Dieu et de Rome à la fois. C'est plutôt une réappropriation, une recomposition, avec effets jazz ou electro. Les arrangeurs ont essayé de trouver un équivalent plutôt que de réduire la partition originale.
Pas d'adultération en vue, la preuve par l'écoute comparative directe :
Si vous ne comprenez rien aux livrets d'opéra
Côté adultère, en revanche, ça chie des bulles. Poppea (Valérie Gabail) est maquée avec Othon (Benjamin Biolay) mais couche avec Néron (Carl Barât), qui est l'époux d'Octavie (Fredrika Stahl). Le but de la partie pour Néron et Poppea: se débarrasser d'Othon et d'Octavie, mais aussi de Sénèque (Marc Almond), le précepteur de Néron, qui vient sans cesse lui fai