En jaquette, un Alien nu comme un ver blanc évadé de Prometheus, gris tumoral à la place du sexe et en main un bouquet répugnant, Molinier croisé Schiele revu baron von Gloden, descend un escalier à brandebourgs d'inspiration vieille Europe nazillarde. Au dedans, un retour du même rock lysergique nasillant à guitares brûlées comme on aime, dûment siglé Endless Flowers. Ce pourrait être le nouveau (et même) Black Rebel… Dans l'orbe scintillant (comme on dit «scotome scintillant») de feu Jesus & Mary Chain, c'est le troisième CD mercurisé de Brandon Welchez de San Diego and Co Crocodiles.
De vague descendance mélée Stone Roses, la chose déploie une gerbe de psychédélisme à distorsions, fleurons binaires délétères à plaisir. Sous titres cabalistiques (Sunday (Psychic Conversation # n° 9)), morbides (Electric Death Song ou Dark Alleys), les sons grésillent, voix nasillent, nappes grisaillent, riffs fuzzent et irisent. Chant se posant et raffinant à la Suede (Brett Anderson) sur Bubblegum Trash, dans My Surfing Lucifer, Crocodiles fait miauler, contre-nature, les guitares.
C'est le grand moment de l'édition. Des chœurs, dignes de la pochette en It's Only Rock'n'roll du Guy Pellaert de la décadence olympique stonienne, font la haie féline. D'ailleurs des hululements de rappel sur Welcome Trouble évoquent le guêpard, en-dehors de savane à la plastique cynique dont le feulement asocial est un aboi. Trève