Pourquoi avoir laissé passer huit ans avant de retourner en studio ?
Ce n'est pas tant que j'ai attendu pour faire un nouvel album, mais j'étais impliquée dans de nombreux projets. Je venais d'avoir 60 ans, j'ai fait une grande tournée, qui m'a permis de tester ma voix et mon énergie, un vrai challenge. Puis j'ai fini mon livre, Just Kids, et j'ai exposé à la Fondation Cartier, une des plus grandes expériences de ma vie.
Pourquoi avoir écrit sur Amy Winehouse et Maria Schneider ?
Je ne connaissais pas Amy Winehouse, mais j'aimais sa voix, son intuition. Elle a l'âge de mes enfants, j'imagine que mon intérêt pour elle était maternel. Pour Maria c'est différent, nous étions amies dans les années 70. Elle me ramène à cette époque dans laquelle j'essaie de ne pas me replonger, car c'est trop douloureux. Je ne savais pas qu'elle était malade, nous nous étions perdues de vue, lui écrire une chanson était la moindre des choses.
La chanson Nine s'adresse à Johnny Depp, Tarkovsky parle du réalisateur d'Andreï Roublev…
Oui, je regarde les grands classiques, Godard, Rivette, Tarkovski, pour m'inspirer. D'autres pour me divertir et m'évader. J'ai dû voir Alice aux pays des merveilles de Tim Burton dix fois, le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro aussi. Je retrouve la petite fille que j'étais dans ces héroïnes. Et lorsque je suis à Londres, je peux rester enfermée toute la journée dans