Les festivals français vont-ils si bien que ça ? Côté chiffres, les innombrables rendez-vous de l’été sont à peu près sereins. Mais l’uniformisation s’est ancrée dans les programmations. Cette année encore, il suffit de jeter un rapide coup d’œil sur les affiches pour y retrouver les mêmes noms : Shaka Ponk, Skip the Use, 1995 ou C2C joueront partout ou presque.
Une double logique politique (faire vivre un territoire) et économique (satisfaire en masse sans prendre de risques, alors que les cachets des artistes sont devenus coûteux) l’a massivement emporté, même s’il reste de nombreux rendez-vous aux propositions artistiques réfléchies. C’est, sans aucun doute, le cas de No(w) Future à Rouen, qui s’achève ce week-end après trois semaines de concerts, conférences et expositions sur un thème vaste comme le monde : musiques et utopies.
Inconnu. «Le formatage est une régression. Si tout se vaut, un bon artiste ou un mauvais, un chanteur ou un sponsor, alors on a perdu», attaque Jean-Christophe Aplincourt. Ancien directeur du festival Le Rock dans tous ses états à Evreux, il dirige désormais le 106, une salle installée depuis 2010 dans un ancien hangar portuaire de la ville normande. Avec No(w) Future, il tente depuis deux ans de proposer une autre rythmique festivalière et un autre regard, afin d'amener le public à se confronter à l'inconnu et aux données historiques, culturelles ou sociales attachées à la musique.
L'année dernière, Fast and Curious racont