Il s'apprête à rejoindre sur la scène Amadou et Mariam. On le sollicite au passage, près d'un ponton sur la presqu'île Malsaucy, où se tient le festival des Eurockéennes. Il refuse d'abord poliment, avant d'accepter de se confier. Ce vendredi soir, Bertrand Cantat parle de son disque à venir pour 2013, de son rapport à la musique, à la création. Et revient sur la difficulté «d'évacuer».
Vous oeuvrez à la confection de votre premier album depuis la séparation de Noir Désir. Il semblerait que vous vous soyez bien trouvés humainement avec Pascal Humbert, votre binôme et complice sur ce nouveau projet...
Ah oui! C'est un ami. Plus, un frère. Je ne pourrais pas faire quelque chose avec quelqu'un que je ne sens pas profondément. A la fois sur le plan musical et, évidemment, humain.
Artistiquement, comment vous répartissez-vous les rôles?
Je fais la vaisselle et lui la cuisine (rires).
Et en moins crypté?
La répartition n'est pas balisée. De fait, écrire la chanson au sens de l'écriture, c'est mon boulot. Mais la musique, c'est quelque chose de plus partagé entre nous...
Etes-vous dans une veine d'écriture façon Noir Désir ou explorez-vous des territoires différents?
Je ne me pose jamais la question de quelque chose de pré-existant ou d'un style qui serait fermé. Donc, très franchement, je n'ai aucune idée de ce que ça va pouvoir donner. L'exploration est à l'ordre du jour, pas de manière formelle. Pour être honnête, on explore forcément plein de choses quand on écrit une chanson.
Vous n'êtes pas seul et livré à vous même car vous êtes deux dans ce projet. Mais vous vous trouvez quand même dans une géométrie inédite. Que découvrez-vous?
Pas grand-chose sur l'écriture pure, ça a toujours été mon boulot. Ce qui est vrai, c'est que j'aime travailler sur le déclenchement et, là, c'est un processus collectif. Tout n'est pas fait d'avance, on réagit aux stimuli. C'est là où les gens avec lesquels tu construis sont très importants. Je ne fais pas les choses de manière cloisonnée. Donc je réagis à ce qui est, à ce que je ressens, aux p