Une émission de linguistique crachote au loin… Vale Poher tend l'oreille, déchiffre le terme «Mensch», qui désigne l'être humain en allemand et qui, par sa neutralité, ferait de l'humanité une substance asexuée. Voilà qui charme l'auditrice : formant un «duo de filles» avec Carine di Vita, Vale Poher imagine un nom assez tenace pour dévier les réflexions machistes. Le tandem est donc baptisé Mensch sans détour. «Il est difficile de s'imposer dans un groupe de rock masculin, la fille joue souvent la potiche. On voulait être à égalité, tout en sachant que les gens allaient nous en faire baver.»
Avant de ressembler à une histoire de filles, Mensch est une jolie rencontre, à Lyon. Disquaire à la Fnac locale, Carine di Vita sympathise avec Vale Poher, cliente assidue, engagée en solo dans un album autoproduit. Cette dernière raconte : «A cette époque, je venais très souvent au magasin. Internet n'existait pas et il y avait un super rayon de musique indé.»
Harmonie. Pour son second album, Vale Poher cherche à monter un groupe, fatiguée de jouer seule avec sa guitare. Sachant que l'amie disquaire est bassiste, elle lui propose de rejoindre son projet - plus rock, plus dark, plus puissant. Et l'entente humaine se prolonge en harmonie musicale.
Courant 2010, la batteuse qui les accompagne jette l'éponge. Un concert étant prévu, elles se retrouvent à deux sur scène. Vale Poher : «Je trouvais ridicule que l'on garde mon nom. Il fallait repar