Pas d'indulgence pour les punkettes de Pussy Riot. La détention de Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch et Maria Alekhina, qui a commencé en février, a été prolongée hier jusqu'en janvier par un tribunal de Moscou. Accusées de «hooliganisme», les jeunes femmes attendent derrière les barreaux un procès qui risque de les condamner à une peine maximale de sept ans de prison pour avoir chanté dans la grande cathédrale de Moscou «Marie mère de Dieu, chasse Poutine !».
La «prière punk», qui n'a pas duré plus d'une minute, a donné lieu à un clip remixé sur YouTube. On y voit cinq jeunes femmes cagoulées en train de singer des génuflexions et des signes de croix, dos à l'autel. En fond, on entend distinctement la chanson irrévérencieuse. Le clip, visionné 1,5 million de fois, a acquis toute sa notoriété uniquement lorsque les jeunes femmes ont été interpellées et placées en détention, quelques jours après l'événement.
Pétitions. Ce qui n'était qu'une performance plutôt marginale d'art provocateur s'est transformé en affaire emblématique, alimentant un débat de plus en plus acerbe sur le rôle et la place dans la société d'une Eglise orthodoxe qui s'est empressée d'exiger des autorités un jugement pour atteinte morale. Une partie de l'intelligentsia libérale, l'opposition, mais aussi une centaine de célébrités artistiques et culturelles, ont pris parti pour les jeunes femmes, sans toujours cautionner leur démarche, mais en soulignant le carac