Au moment ou le Premier ministre de l'Etat hébreu, Benyamin Nétanyahou, durcit ses attaques contre le régime de Téhéran, qu'il accuse d'avoir commandité l'attentat qui a coûté la vie à cinq touristes israéliens, mercredi, en Bulgarie (Libération du 18 juillet), le disque le plus vendu dans son pays est… un recueil de chansons en langue persane. Les services secrets de Mahmoud Ahmadinejad n'y sont pour rien : c'est simplement Rita, surnommée «la Madonna israélienne», qui a voulu rendre hommage à ses racines.
Enfance. Rita Yahan Farouz est en effet née en 1962 à Téhéran, où elle a passé les huit premières années de sa vie au sein de la nombreuse communauté juive locale. La famille décide de s'installer en Israël en 1970, mais Rita n'aura jamais oublié la musique qui a bercé son enfance, et les refrains que sa mère a toujours chantés : berceuses, chants de mariage ou tubes pop de l'exubérante scène persane des années 60.
Au milieu des années 90, Rita devient la star numéro 1 en Israël, un statut qu’elle a conservé depuis. Indice de sa popularité : en 2006, son show joué un mois au Palais des expositions de Tel-Aviv rassemble 100 000 spectateurs, dans un pays de moins de 8 millions d’habitants.
En 2011, Rita publie en single Shaneh, un chant traditionnel iranien adapté à la sauce electro. L'accueil est enthousiaste en Israël, mais plus encore en Iran, où la chanson inonde, via Internet, contre vents et mollahs, les bazars.
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