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Critique

A Lorient, l’Acadie ne manque pas de Celtes

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Diaspora . La région canadienne est l’invitée du festival breton, dont la 42e édition s’ouvre aujourd’hui.
publié le 2 août 2012 à 20h16

Pour l'Acadie, le fait d'être «pays» invité au Festival interceltique de Lorient (FIL), qui débute aujourd'hui, est un événement majeur. La délégation qui se déplace du Canada compte non seulement des musiciens, mais aussi des responsables du tourisme, des élus, des acteurs économiques… Parmi lesquels on notera la ferme ostréicole Beausoleil, du Nouveau-Brunswick, dont les produits «goûtent fantastique à l'année», assure son site (comprendre que les huîtres sont bonnes en toute saison).

Combat. L'Acadie est-elle vraiment un pays ? Historiquement (et affectivement) sans aucun doute. Ce territoire de l'est du Canada regroupe le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Ecosse (qui englobe l'île du Cap-Breton), l'île du Prince-Edouard et Terre-Neuve. Le peuplement européen, sur ces terres habitées par les indiens Micmacs, remonte à 1604, avec l'arrivée de Bretons, Normands, Basques, Vendéens…

Ces Français d’Amérique s’acclimatent, les générations se succèdent jusqu’à ce qu’en 1755 la couronne britannique, qui convoite leurs terres, oblige la majorité d’entre eux à déguerpir : c’est le «Grand Dérangement», qui mène les Acadiens vers le Sud, en Louisiane essentiellement. Où leurs descendants forment aujourd’hui la communauté cajun, forte d’un million de membres. Parentes, les musiques à danser des Acadiens (violon, accordéon) et celles de Bretagne sont aussi les vecteurs d’un combat culturel dans un contexte de minorité linguistique : le français (contre l’anglais) d