Alors que la ligne artistique de la Route du rock fait l'unanimité chez les férus de musiques dites indépendantes - comprendre pas commerciales -, la 22e édition du festival malouin qui s'est achevé hier a enregistré une fréquentation très décevante.
Locomotive. Le comptable tablait sur 17 000 entrées pour atteindre l'équilibre financier. Seuls 14 500 billets ont été vendus pour les trois jours, alors que l'édition 2011 atteignait les 20 000. Bilan : la Route du rock devrait déplorer une perte de 100 000 à 150 000 euros. «C'est vraiment désolant, grimace François Floret directeur et coprogrammateur du festival. Cela fait quatre ans qu'on a redressé la barre, et là on replonge à nouveau.» Un constat d'autant plus navrant que cette année le rendez-vous malouin s'est déroulé dans des conditions météorologiques idéales. Comment dès lors expliquer cette relative désaffection ? Par l'affiche, sans aucun doute. Inspirée et originale, comme à son habitude (1). Tout juste manquait-il à chaque soirée, en sus des découvertes et paris des programmateurs (Alt-J, Patrick Watson, Spiritualized, The Soft Moon, Savages, Lower Dens, The XX, Breton, Stephen Malkmus, Mazzy Star, The Walkmen…) une locomotive à même d'attirer sur sa seule venue quelques milliers de festivaliers, comme Portishead et PJ Harvey en 1998 (22 000 entrées) ou, dans les dernières éditions, Massive Attack, The Flaming Lips et The National en 2010 ou encore l'an passé Aphex Twin