On aurait aimé découvrir la tête d’un touriste débarqué le 15 août à la Roque-d’Anthéron au gré d’une promenade hasardeuse. Peu au fait des habitudes estivales de ce joli village provençal de 5 200 habitants, sa première impression aurait sans doute été qu’une secte internationale monomaniaque du piano consacrait, en ce jour de la vierge, un pèlerinage singulier. Erreur.
Rite. La 32e édition du Festival international de piano est avant tout un rassemblement populaire qui approche depuis quelques années les 90 000 spectateurs, amateurs de l'instrument ou simples curieux. Question fréquentation, son directeur est un habitué des chiffres à quatre zéros. René Martin est également le directeur artistique de la Folle Journée de Nantes (18e édition cette année), qu'il a exportée jusqu'au Japon, et l'élitisme, en musique classique, fait partie de ses ennemis jurés.
Lieux en plein air qui ne vous donnent pas l'impression de pénétrer dans un temple pour spécialistes, une politique tarifaire au cordeau, rien n'est négligé pour évacuer les blocages à votre entrée dans le monde de cet instrument roi, version grand queue, un peu intimidant. Et, bien sûr, les stars qui défilent quasiment chaque soir (lire l'article sur Rafal Blechacz dans Libération du 23 juillet).
Pourtant, le 15 août est bien un jour particulier, avec une autre dimension fondatrice du festival. Non content de présenter le meilleur, René Martin veut aussi assurer le renouvellem