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Critique

Animal Collective se rameute

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Les quatre Américains reviennent avec «Centipede Hz», un album rock énergique habité de fantômes. Rencontre.
publié le 29 août 2012 à 19h56
(mis à jour le 30 août 2012 à 12h22)

Chaque nouvel album d'Animal Collective a un mérite évident : faire revenir la critique à OK Corral, loin de tout consensus ramollo. Centipede Hz (écoutable en intégralité sur ce lien), dixième livraison du groupe de Baltimore depuis son émergence à la lisière du siècle, n'échappe pas à la bastonnade.

C’est d’entrée un disque massif où les chansons sont moulinées avec une énergie criarde, qui vient rappeler que la musique d’Animal Collective avance toujours à nu, baveuse et fière, et qu’elle n’a jamais eu pour envie de brosser ses auditeurs dans le sens du poil. C’est aussi ce caractère entier qui en a fait l’une des œuvres centrales de la pop récente.

Éparpillés. La genèse de Centipede Hz débute en 2009 avec la sortie de Merriweather Post Pavilion, album salué à l'époque pour la transe rave et mélodique qu'il installait, en rupture avec l'accélération névrotique de la musique d'Animal Collective pendant les années précédentes. A l'époque, les quatre membres du groupe - David Portner (Avey Tare), Noah Lennox (Panda Bear), Brian Weitz (Geologist) et Josh Dibb (Deakin) - ne sont plus que trois. Le collectif étant fluctuant par essence, peu de disques du groupe ont été composés et enregistrés à quatre et, régulièrement, ses membres s'échappent en solo (lire ci-contre). Deakin a fait un pas de côté, épuisé par les longues tournées. Les autres se sont éparpillés entre W