Menu
Libération

Leçon d’humilité avec Henri Barda

Article réservé aux abonnés
Festival . Le pianiste et pédagogue français ouvre ce soir la 33e édition de Piano aux Jacobins, à Toulouse.
publié le 3 septembre 2012 à 19h56

Il y a quelques mois, plus personne ne savait qui était Henri Barda, hormis ses élèves et quelques pianistes et critiques. Puis un disque remarquable, enregistré en concert au Japon en 2008, offrant des pièces de Brahms, Beethoven et Chopin, est sorti sur un label hexagonal et une nouvelle génération a découvert «le secret le mieux gardé du piano français».

Rappeler cette expression n'est pas rendre service au musicien invité à ouvrir le festival toulousain Piano aux Jacobins. «Certains vont venir pour m'entendre, moi, au lieu d'entendre la musique. Je me demande qui ils vont entendre, car je ne sais pas qui je suis», nous confie ce maître à la sonorité franche et claire, au jeu ferme et assuré. Il n'est pas farouche, ne cultive pas le mystère. Mais il n'a pas cherché à «faire carrière», n'a pas enchaîné, jeune, les concours qui attirent agents, programmateurs de concerts et producteurs de disques : «Je n'ai jamais vu la musique comme un chemin vers la gloire, mais comme un voyage à l'intérieur de moi.»

Exil. Un voyage qui conduit au Caire, où Barda est né il y a soixante-et-onze ans, et où sa famille vivait depuis des générations au rythme des «crues du Nil dont l'eau rouge entrait dans les maisons et noyait les palmiers». A 5 ans, il joue d'oreille sur le piano familial : «J'avais une compréhension innée des intervalles qui me permettait d'harmoniser et transposer dans toutes les tonalités.» Son premier p