Menu
Libération
Critique

Valeurs en hausse au FME

Article réservé aux abonnés
Vivier canadien, le Festival de musique émergente vient de fêter sa 10e édition en grande pompe.
Les quatre musiciens de Plants And Animals sur la scène du FME, vendredi. (© Christian Leduc)
publié le 3 septembre 2012 à 21h46

Une assomption ! Sans doute amplifié par le cadre – une ancienne église sécularisée – et l'horaire quasi chimérique – 2 heures du matin –, le concert donné dans la nuit de samedi à dimanche par Godspeed You ! Black Emperor au 10e Festival de musique émergente (FME) restera dans les mémoires des 400 veinards qui avaient réussi à décrocher la lune moyennant 25 dollars canadiens (environ 20 euros). Jamais le groupe légendaire, farouche tête de proue du label Constellation, n'était venu jouer à Rouyn-Noranda, bourgade de l'Abitibi-Temiscamingue, cette contrée reculée du Canada qui, à huit heures de voiture au nord de Montréal, envisage son autarcie non pas comme un motif de repli identitaire, mais au contraire de surcroît d'aménité envers quiconque fournit l'«effort» de s'y aventurer.

Pépites. Ainsi, autour de l'énigmatique Efrim Menuck - jouant assis et courbé sur sa guitare et dont on ne distinguait dans la pénombre que la tignasse -, Godspeed a-t-il ébloui le FME en cent minutes d'un post-rock infrangible, tsunami endigué de sonorités tantôt menaçantes, tantôt inquiètes, sous un bombardement d'images où filtraient de temps à autre des termes éloquents («hope», «out of order», «the anatomy of melancholy»…). On raconte ces jours-ci que, réputée pour son intransigeance, la phalange alter de Montréal vient de refuser une offre de plusieurs dizaines de milliers de dollars émanant du festival Pitchfork, pour se concentrer sur d'autres projets scé