La dernière décennie nous a habitués à séparer l’actualité musicale en deux troncs aux destins mêlés : d’un côté, les sorties artistiques ; de l’autre, l’évolution d’un secteur qui n’en finit pas de se transformer. Dans ce domaine, on suivra ces prochains mois les conséquences de l’absorption d’EMI par Universal, qui va entraîner la dispersion de nombre de labels et déséquilibrer encore un peu plus le rapport de force international en faveur du géant français. On peut également s’attendre à pas mal de mouvement du côté de l’offre légale en ligne, avec l’arrivée probable d’Apple sur le marché du streaming et l’évolution de Spotify vers le grand public, tandis que Deezer préfère s’attaquer aux pays émergents en évitant de trop se frotter à ses nerveux concurrents.
Pour alimenter ces tuyaux numériques (et quelques magasins de disques rescapés), la rentrée 2012 a déjà livré deux disques marquants : Centipede Hz, le dixième album bouillonnant d'Animal Collective (Libé du 30 août), et Coexist, retour frémissant de mélancolie digitale du trio britannique The XX - un disque où l'espace langoureux remplace l'évidence mélodique à guitare, qui laisse ses romances couler comme un rimmel sur fond de beats post-dubstep.
Derrière, de nouveaux visages tentent, eux aussi, d'emballer la fin de l'année pop-rock. On misera ici, outre le Néo-Zélandais Willy Moon (lire ci-contre), sur le barbu américain inconnu