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Libération
Entretien

Calexico, nouvelle frontière

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Rock . A l’occasion de la sortie de leur septième opus, rencontre avec la formation sur fond d’Europe louisianaise, de bonne bouffe et de planchers qui craquent.
publié le 16 septembre 2012 à 21h56

Leurs chemises bien repassées et leurs dégaines de profs d’université ne trompent pas : Joey Burns (guitare et chant) et John Convertino (batterie), noyau dur de Calexico (le reste de la bande fluctuant au gré des projets et des tournées), sont des modèles de courtoisie et d’affabilité.

Dans une profession qui jadis se faisait un devoir de saccager les chambres d'hôtel, eux seraient plutôt du genre à faire leur lit le matin pour soulager la peine de la femme de ménage. «Libération nous a toujours bien traités», disent-ils en préambule. Ce n'est pas faux : ce journal a salué régulièrement, depuis 1997, le groupe et sa musique, sa vision panoramique des Etats-Unis qui embrasse toute sa diversité, géographique et humaine, avec un fort tropisme mexicain (proximité de la frontière oblige). Algiers (lire ci-dessous) ne faillira pas à la règle : le nouvel album, quatre ans après Carried to Dust, parvient à renouveler le son Calexico, crée des ponts vers les Caraïbes et déploie un imaginaire littéraire peu commun dans la bulle pop rock américaine. «Notre première idée, raconte John Convertino, était d'enregistrer en Europe. Mais les coûts et les problèmes d'agendas familiaux nous ont fait renoncer. Et qu'avons-nous de plus européen chez nous ? La Nouvelle-Orléans, bien sûr.»

Oreilles. «The Big Easy» garde, selon nos interlocuteurs, son cachet français, à travers «l'architecture, le nom des rues, la c