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Qu'est-ce qu'il attend (pour foutre le feu)?

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Le jeune New-Yorkais A$AP Rocky est devenu une star du nouveau hip-hop avant même la sortie de son premier album. Rencontre avec un rappeur übersexuel et révolutionnaire.
(Aline Diépois & Thomas Gizolme)
publié le 17 septembre 2012 à 16h21
(mis à jour le 20 septembre 2012 à 11h19)

Les divas sont toujours en retard. Les rappeurs aussi. Dans les coulisses du Bataclan, quelques heures avant son second concert parisien, A$AP Rocky se fait désirer. « Il est chez Colette » dit la rumeur. « Il est passé à la boutique Pigalle », glisse l’un de ses amis parisiens.

Une soixantaine de minutes plus tard, le musicien de 23 ans arrive, mais reste invisible. «Il a un problème de pantalon», confie l'attachée de presse. «Maintenant il se fait tresser les cheveux», revient-elle dire. Auréolé du contrat qu'il a signé avec Sony/RCA à l'été 2011 (alors qu'il n'avait que deux ou trois chansons sous le coude), pour un montant de deux millions et demi d'euros (la plus grosse somme versée pour un jeune artiste de hip-hop depuis 50 Cent), le rappeur ne plaisante pas avec le swag, cette expression que se sont appropriée les ados pour qualifier le bon style, celui qui fait qu'on se retourne sur vous dans la rue. Depuis l'automne dernier et sa première vraie mixtape lâchée sur le web, Live.love.A$AP, la crème des producteurs veut travailler avec lui, Pharrell Williams en tête. Lorsqu'on finit par apercevoir le prodige entre deux séances photo, c'est avec un joint à la bouche et deux nattes qui filent sous une capuche noire sans fioritures. Entouré d'une dizaine de gaillards français et américains, Rakim Mayers – son vrai nom – se fait faire les ongles. «Est-ce qu'elle peut bien étaler le vernis sur les côtés?», demande le jeune homme. «Je fa